Born to run
9 heures au levant et le soleil baigne la Fisheads San Juan River, de cette lumière scintillante si particulière du sud des USA. Nous sommes partis depuis deux jours, en prenant notre temps, pour couvrir les 792 miles qui nous séparent de L.A. La rivière que nous suivons traverse la Californie, l’Arizona et court le long du nord du Nouveau Mexique. Notre objectif, la réserve Navajo, Gallup, la plus grande de toute, à cheval sur l’Arizona, l’Utah et du Nouveau-Mexique. Nous, nous visons Gallup et le musée de la Nation Navajo, nous rendons visite à la mère de Niichaad, mon cousin anglo-navajo cité dans mon article précédent, puis direction la réserve Hopi de First Mesa.
Le voyage, initiatique celui-là, me réservait des surprises et un totem. Pour commencer, on ne prend pas une route comme celle-ci comme un touriste. Là, mon ami me guiderait comme un chien guide l’aveugle, aucune référence culturelle, je dois oublier mon sang d’Européen et oublier qui je suis.
Déjà, en quelques kilomètres, les mesas, ces tables de terre, m’imposaient la réflexion. Mais l’arrivée à Fisrt Mesa fut ma récompense. Ce lieu est la plus ancienne occupation amérindienne, d’abord Anasazi, puis Hopis, leurs descendants. Pour eux, une seule et unique croyance, notre monde est frappé de cataclysmes qui détruisent la vie, seuls survivent quelques îlots d’humanités qui relancent la vie et recommence un nouveau cycle, un nouvel âge. Un seul dogme, l’harmonie, avec l’environnement et la nature qui les entourent, et lié à la santé, la beauté, l’ordre. Le malade est considéré chez les Navajos comme celui qui a rompu cet équilibre fixé une fois pour toutes.
Ce que j’ai retenu de tout cela, peut-être ce poème traduit…
Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force.
Remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre.
Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même.