1945/2015, la crise du logement en France
Bien le bonjour, fidèle lecteur, encore quelques minutes de mon temps filant comme le lapin d’Alice, pour vous soumettre l’analyse de cette crise que l’on nous présente années après années comme une plaie de notre société moderne.
Remontons dans le passé, en 1945, la France est libérée, les actualités de l’époque nous présente une population dans la joie et l’allégresse, mais la réalité est toute autre, la carte postale est belle, soit, mais les tickets de rationnement sont toujours présents, les portions alimentaires vont même se réduire encore dans les années qui vont suivre. Cette France est surtout stigmatisée par les bombardements, les infrastructures sont retournés au Moyen Âge, et les habitations aussi touchées, toute une tranche de la population se retrouve sans toit. Les chiffres sont effarants, 45% des logements sont surpeuplés (dont près de 30% en surpeuplement critique) et 10% de la population vit dans des locaux totalement insalubres. Les habitants de ville comme le Havre errent de maisons vides en maisons vides à chaque retour des anciens occupants. En 1945, l’État prend quelques timides mesures pour tenter de remédier à la pénurie de logements, notamment la construction de 100.000 habitations provisoires qui dureront plus de 10 ans dans certains cas, comme les bases de l’US army qui ont quittés le territoire, et il faudra attendre 1953 pour qu’une politique du logement voit le jour.
Cette année en précède une autre, 1954 et l’appel de l’abbé Pierre suite au décès du 3 janvier 1954, du petit Marc, mort de froid à la cité des Coquelicots à Neuilly-Plaisance. Là nous changeons d’ère, de celui de la reconstruction est venue celle de la construction, les ZUP (les Zones à urbaniser en priorité créées par décret du 31 décembre 1958) sortent de terre, avec 2,2 millions de logements réalisées en moins de 15 ans.
Avec le milieu des années 60 arrive la production de masse, qui durera 10 ans, puis marquera un coup d’arrêt brutal suite à la crise pétrolière de 74. Dans les années qui suivent, la notion sociale s’accentue, mais la réalité est tout autre, depuis 40 ans le nombre de logements sociaux ne suit pas l’évolution de la population Française, avec en parallèle une augmentation galopante des prix de l’immobilier, pour au final en arriver à la situation actuelle.
On se rend compte que dans les faits nous ne faisons que payer le manque de décision politique, non pas depuis 10, 20 ou 30 ans, mais depuis plus de 70 ans.
La seule décision rapide qui ait été prise depuis quelques mois consiste à répartir 10.000 migrants massés à la frontière franco-Britannique de Calais. Il existe donc des possibilités d’urgence pour régler le mal logement en France et on peut se demander, sans tomber dans le populisme de bas étage auquel nous expose une partie de la classe politique Française, s’il ne serait pas judicieux d’appliquer la même méthode pour les 141 500 SDF qui errent dans nos rues.
Je te laisse donc, fidèle lecteur, bonne semaine et à bientôt.
達人 アントホニ
Merci pour cet article intéressant !