D’où viennent-ils donc ces martiens-là?
Quoi de plus agréable qu’une sortie au jardin, quand le ciel est clément, et que le soleil brille?
En compagnie de deux amis, du plus agréable commerce qui soit, nous devisions benoîtement sur un de ces bancs verts, naguère mis à l’honneur par l’ami Georges, dont l’usage lui paraissait devoir être l’apanage exclusif des amoureux… Nous goûtions la douceur de l’heure et de l’endroit, quand la quiétude réparatrice qui commençait doucereusement à nous envahir, nous privât subitement de son dictame salvateur par le surgissement frénétique de… »la horde sauvage ». Pour un peu, chacun de nous, aurait pu l’espace d’un instant se prendre pour John Wayne… Quatre-vingt têtes blondes(au bas mot) se ruèrent sur nous et nous cernèrent sans autre forme de procès… Il y en avait de tous côtés… Quand l’excitation généralisée des premières vagues se mit à faiblir quelque peu, quelques éclaireurs de cette meute de guerriers sur le sentier de la guerre, plus audacieux que les autres, vinrent se livrer à de courageux travaux d’approche. Nous avions à faire, n’en doutons pas, à des professionnels du renseignement…
Ces braves guerriers, conscients du caractère quasi-sacré de leur mission, se mirent en devoir de nous interroger , nous nous rendîmes instantanément compte qu’il était vain, face à de tels professionnels de celer plus avant la vérité… La question nous injecta toute sa charge de candeur naïve:
– de quel pays vous venez ?
Il était manifeste et même évident que trois ostrogoths de notre acabit, ne pouvaient décemment pas faire partie des autochtones…
Le moindre étonnement, le plus infinitésimal atermoiement de notre part, eut été ressentis comme des incongruités indignes et intolérables de l’élite résidentielle de l’endroit…
… ressemble-moi où je perds mes repères!
BOSCO…