Bocages…
Le canoë?.. C’est aquatique, c’est sympathique, c’est… pathétique!..
Le tout…, c’est d’y arriver!
Le canoë, paradoxalement, c’est avant qu’on patauge, un peu après, aussi, bien sûr…, et pas mal pendant, surtout quand un rescapé du cuirassier Potemkine a décidé de s’en mêler!..
– Glup; beurp; slurrp; brouff… Le plus important, dans la marine comme ailleurs, c’est de bien maîtriser le vocabulaire, question de compréhension!..
D’autant plus qu’avec le canoë, on a vite fait de se retrouver entre deux eaux…, ce qui eut été salutaire pour certain, qui préféra malheureusement rester entre deux… vins.
Délaissons pour un temps la caustique plaisanterie et allons nous vautrer, toute honte bue (hic),
dans le bucolique, le champêtre et les verts bocages.
Laissons-nous glisser mollement le long des berges, escortés de dizaines de libellules, épiés par les canards et surveillés de près par une escouade de Cygnes.
Ayons, néanmoins une pensée émue pour ces riverains dont la tranquillité vola en éclat à chacun de nos erratiques coups de rames.
Afin de restituer de la manière la plus exacte qui soit ce que me fit ressentir l’ensemble de cette journée, il me faut user maintenant d’un adjectif, que j’hésite, néanmoins, à employer, tant son usage abusif en a affadit le sens: « sensationnel. »
Oui, ce Loing, (qui s »éloigne d’autant plus que le voyage se fait erratique), satisfait (et au delà) vos cinq sens, sans en oublier un seul.
La vue: Pour peu que le ciel, y mette du sien, la végétation coincée entre l’azur et le miroir des eaux, se fait Kaléidoscope, pour faire entrer toute une galaxie d’étoiles dans vos prunelles, qui n’en demandaient pas tant.
L’ouïe: Sans que l’on ne s’en aperçoive au premier regard, toute une faune est là, qui vous scrute, cancane, et vous épie sans relâche, tandis que les poissons, au stoïcisme légendaire, s’expriment sans mot dire, tout en glougloutant des nageoires.
L’odorat: On sent, mais…, on sent bien, qu’ici la voiture n’a pas le droit à la parole, et votre sens olfactif en est fort simplement content!.. Ce qui n’empêchent pas, néanmoins, quelques parcelles de vase croupissante de vous adresser malicieusement un grassouillet sourire, aux douteux arômes, tout en vous souhaitant, l’air de rien: bon voyage!..
Le toucher: Le canoë avance…, glisse nonchalamment sur l’onde (la rivière et la mer, sont les domaines réservés des poètes), et vous laissez vos doigts avoir la sensation de dériver tout au long du courant, jusqu’à ce qu’un paquet d’algues baveuses vous les attrapent et vous électrisent, en vous induisant une question sans réponse: « Qu’est-ce donc?.. » Effet garanti!!
Et le gout, alors…, me direz-vous? Ben, pour le goût, c’est assez simple… Vos gustatives papilles, sauront parfaitement vous instruire de tout ce que vous ignorez encore sur le sens de l’expression: « boire la tasse. » Il vous suffira pour cela que votre embarcation se retourne, la chose ne fait pas partie de ce que l’existence nous réserve en général de plus compliqué.
D’autant plus que votre canoë, pour peu que vous lui demandiez gentiment, n’aura aucune raison de vous refuser ce petit service!
Bosco57