Cinq jours qui changèrent… (La Ferme…)
Que d’aucuns n’aillent surtout pas se méprendre, en décelant dans ce titre une quelconque injonction grossière et injurieuse… (Encore que le silence soit bien souvent salutaire.) Non! Ce titre n’enjoint à personne de « la mettre en veilleuse », il ne fait qu’ouvrir un compliment mérité adressé à un personnage aussi attachant que haut en couleur et qui compte parmis les plus diserts qu’il me fut donné de rencontrer. J’ai nommé: « Eric le fermier. » A trop parler, il arrive bien souvent de voir l’assistance se lasser… Rien de tel avec Eric, il passionne, parce que passionné, l’abondance de ses mots capte toujours l’intérêt de son auditoire. Amoureux de son métier, l’homme ne pleure pas sa peine (ses mains calleuses sont là pour le clamer à quiconque oserait en douter!) et entend faire partager à l’hôte de passage toute l’étendue de son savoir faire. Emaillant son discour didactique de quelques questions simples, s’amusant aussitôt de la gêne grandissante de l’interlocuteur bien incapable de fournir la moindre réponse. Désignant un arbre éventré, aux entrailles aussi vides qu’un squelette dans l’amphithéatre de la Sorbonne, il pose la question fatidique: « Est-il mort où vivant? » Fascinés que nous l’étions par son ventre vide, nous avions totalement négligé de regarder son sommet, où trônait toute une ramure fière de ses feuilles et de ses fruits et nous nous empressâmes de lui fournir, tout de go, la mauvaise réponse: « Il est mort, bien sûr..! » Un citadin n’est qu’ un citadin!
Eric le fermier continua à nous faire les honneurs de son domaine, nous présentant les bêtes qui le peuplent… Veaux, vaches cochons, sans oublier l’âne et les poules… Tous et toutes présentaient la même caractéristique: ils affichaient une sérénité à toute épreuve, ne daignant même pas s’offusquer de nous voir nous approcher d’eux. Que voulez-vous..? En cet asile, ils sont heureux, détendus… et respectés. Voilà toute la différence… La production est d’autant plus abondante quand l’amour y préside..!
Bosco57
Marie-Octobre vous salue bien..!
Il n’eut pas été décent pour « Marie-Octobre » de s’en aller autrement…, de partir à contre-temps..! C’eut été, en quelque sorte, comme rater sa sortie. Elle a choisi d’entamer son « voyage dénué d’entraves » a l’heure où les feuilles des arbres allient l’or et le feu, pour une folle sarabande dont la folie annonce déjà le renouveau d’un printemps qui ne tardera pas.
A bien y songer, l’automne… semble, vraiment, être la saison idéale de ceux qui s’éloignent, qui s’élèvent, se détachant des contingences étroites de cette « vallée de larmes ». Accompagné(e)s qu’ils (elles) sont par ces feuilles prétendument mortes, et que l’on retrouve, fidèles, un peu plus tard, à la belle saison, toutes ces messagères de la bonne nouvelle: « Ce n’est pas une fin, c’est un renouveau! Ce n’est pas un « départ », c’est une « arrivée »! Non, Marie-Octobre ne pouvait opérer son voyage à un autre moment. Maintenant, le temps est à ses pieds, maintenant, sans que les cacochymes du quai Conti puissent trouver à y redire, elle est vraiment: « Immortelle »!
Bosco57
Cinq jours qui changèrent…(le longe-côte)
Pour se débarrasser des SDF, une seule chose à faire: « Foutez-les à l’eau! » C’est en substance ce que tenta et réussit à faire »Un ballon pour l’insertion », au cours de cette activité baptisée: »Longe-côte. » L’un de nos camarades, joyeux drille et bon-vivant, offrant à chacun son hilarité quasi-permanente, y gagna un surnom (qu’il sera peut-être content de perdre un jour): « Le Mérou. » Pas de « Sushis » à se faire pour celui-là..! Malgré les plaies et les bosses qu’elle réserve quoiqu’il arrive, l’existence semble lui sourire au point de lui en avoir imprimer un, dont les stigmates refusent obstinément de quitter ses lèvres. Ah, ce que nous étions beaux à voir, dans nos combinaisons, qui nous faisaient ressembler à des otaries cocaïnomanes, tant elles empesaient nos mouvements de « sportifs sur le retour » (déjà sur le retour, alors que nombre d’entre nous, en la matière n’étaient pas encore arrivés).
Les combinaisons protègent de la morsure de l’eau froide (rien n’est plus vrai), mais elles restent, dans l’ensemble, d’un naturel farceur, en recelant quoiqu’il arrive un petit trou qui, subrepticement, vous déverse en quelqu’endroit de l’épiderme, un petit filet d’eau glacé qui vous lacère la chair et l’âme, vous faisant soudain vous poser la question: « Qu’es-tu donc venu foutre ici..? » Et puis soudain tout rentre dans l’ordre, votre thermostat interne a tout régulé, et la liesse manifeste de l’ensemble de vos compagnons vous fait entrer de plain-pied dans leur bulle de bonheur…, et sur l’instant, plus rien ne semble, véritablement, avoir de l’importance. On appelle ça: le longe-côte..! Mais, ce jour-là, le groupe que nous formions était manifestement si heureux de se trouver là à ne rien faire d’autre que d’affronter les vagues, en les mettant au défit de nous renverser si elles en étaient capables, qu’on nous laissa faire et poursuivre nos puérils ébats..! Parfois, on peut le dire sans arrière- pensée: »Merci la vie! »
(fin de la quatrième partie…)
Bosco57
Cinq jours qui changèrent… (Le Football… où Pathétique sur gazon!)
Non, ce n’est pas le nom d’un village perdu, encore moins celui d’une ville nouvelle tentant de combattre sa tristesse ambiante par un apport massif de chlorophylle. Ce n’est simplement que la triste évocation de votre serviteur… sur un terrain de football. [« Pathétique sur gazon », merde (1), initiales PSG…] D’aucuns romantiques prétendent, le plus serieusement du monde, qu’il est suave de mourir après avoir vu Naples. Pour ma part, je reste dubitatif quand à l’extase procurée par un « défuntage » opéré sous le soleil, fût-il napolitain..! Personnellement, c’eut été un bonheur absolu de pouvoir « tirer-ma-révérence » avant d’aller « m’engazonner » les arpions. Tout d’abord hystériquement hilare face à la proposition de ma « participation » au sein d’une partie de « balle-au-pied », mon hilarité se mua instantanément en incomprehension teintée d’agacement en comprenant que mon interlocuteur était le plus sérieux du monde. Comment vous dire? Celui qui tape ces lignes inégales est, à peu près, aussi hermétique au « football », que pouvait l’être la combinaison de « Neil Amstrong » de l’atmosphère qui l’entourait, lorsqu’il est descendu du « LEM », pour poser les pieds sur la Lune!! Ma gène se transformait graduellement en panique à mesure que se rapprochait, à la fois, l’échéance et le terrain (un lac de lave en fusion m’eut alors paru infiniment plus attrayant). Une fois les pieds plantés (c’est bien le mot qui convient) sur le gazon, je me mis à l’observer en me disant: »Voilà une bien belle pelouse, bien entretenue, bien accueillante… Finalement, je serais bien mieux dessous.
Vingt-quatre minutes (3×8) qui n’en finissaient pas. Le matin, quand vous êtes pressés, les minutes défilent à une vitesse impressionnante. A croire qu’un lutin maléfique s’ingénie à les faire s’accélérer, uniquement pour vous faire mal voir de votre « chef de bureau » lequel, pourtant, n’a pas besoin de cela pour vous avoir « dans le nez »..! Par contre, quand il vous arrive de vous retrouver dans une situation difficile, intenable…, elles se mettent alors à ralentir, à prendre leur temps. Conquises qu’elles semblent être, soudain, par le sadique plaisir de vous faire « Mijoter ». Et, comme un ennui n’arrive jamais seul, bien que la tragédie grecque que je suis en train de vous dépeindre par le menu avait pour cadre l’idyllique campagne normande, aucun troupeau de vaches n’est venu à mon secours, en le bouffant, en le ruminant, jusqu’au dernier brin d’herbe, ce gazon mortifère… Ma revanche aura un gout d’entrecôte… et saignante encore! Tout fini par s’arranger, tout fini par disparaître, c’est ce que prétend la sagesse populaire..! J’en accepte l’augure..! Quoiqu’il m’arrive, encore maintenant de faire des rêves douloureux, peuplés de ballons venant m’assaillir de toutes parts. Mais…, bast…, passons!
(1) (je prie les âmes sensibles de bien vouloir
lire: »Zut ».)
Bosco57
Madame se meurt… Madame est morte..!
Prions pour que la divine Providence fasse de cette année 2017 , au cours de laquelle elle nous enleva bien trop d’ami(e)s, une « Année sainte »! L’arrivée sur la scène du céleste théatre de tant de gloires et de talents ne peut que déclencher des élans de joie et une liesse à toute épreuve! Jean Gabin et Jean-Claude Brialy ont depuis déjà longtemps préparé le plateau, les décors sont en place, et « la Darrieux » vient les retrouver. Le tournage de la suite de « l’Année Sainte » va pouvoir commencer.
– « Pardonnez-moi, mon père, parce que j’ai péché! »(1)
– « Oh, oui! Et suffisament pour bloquer un confessionnal pendant toute une semaine. »(2)
Jean-Loup Dabadie (quoiqu’immortel…) viendra un jour leur livrer de nouvelles répliques, et la magie opérera à nouveau!
Pour l’heure, Jean et sa Lune, revoient le sourire de Marceline se rappeller à leur bon souvenir, sous l’oeil attendri de Marcel Achard.
En 1953, Claude Autan Lara lui donnait « Le Bon Dieu sans confession. » L’année précédente, Christian Jacques en en faisant « Christine » l’adoubait membre permanent de la confrèrie des: « Adorables créatures. »
Il y aurait tant à dire, il y a tant à se souvenir, tant d’oeuvres à retrouver, à savourer…, le trésor est immense! Toujours est-il que « Marie-Octobre » n’a pas voulu d’autre mois pour s’en aller vers d’autres aventures…
Cent ans! Une vie de femme, une vie d’artiste. Cent ans..! Rien qu’une étincelle… Simplement, peut-être un rien plus lumineuse que les autres, et qui laissera longtemps, encore la chaleur de son passage, dans les coeurs et les mémoires..!
(1)+(2) Répliques de D. Darrieux à J. Gabin,
dans « l’Année sainte » (1976)
dialogues: M. Audiard
Salut l’Artiste!
Bosco57
Cent soixante-seizième
En attente…
Signé: Ecritor
Cinq jours qui changèrent… (la course à pieds…)
On dira ce qu’on voudra…, mais, il y en a qui aiment ça! Quoi? Mais…, courrir, tout simplement. Il était raffraichissant (raffraichissement toutefois tempéré par notre propre participation à leur réjouissance: « Toute activité est obligatoire! » (vieil adage Houlgatien)) d’assister à l’amicale confrontation de ces deux « coureurs », que nous découvrîmes à l’occasion de ce séjour: « Guoen et Mathurin. »
Devant lesquels nous ne pouvons que nous taire (le silence permet de mieux respirer) et applaudir (nos bras endoloris, nous le permettaient encore). Il nous restait à découvrir l’émergence d’un troisième larron (celui-là est à ranger du : « côté » du bon!), aux performances des plus prometteuses : « Justin », dit : le « Mérou »… Il nage bien, il court mieux encore…, enfin, bref… Pour le vieux barbon que je suis, il est assez « Irritant »..!
Fin de la deuxième partie
Bosco57
Cinq jours qui changèrent… : (l’équitation…)
Son nom parait porter des relents de scandale à l’américaine..! Mais, à bien y regarder, on ne saurait y trouver qu’un bonheur à la française..! Ne nous méprenons pas, nulle trace de « Watergate » à… « Houlgate »!
Si, s’agissant de Marlène Diétrich, Jean Cocteau disait: « Son nom commence par une caresse et s’achève sur un coup de cravache. » On pourrait fort bien user de la définition pour Houlgate et le séjour que nous venons d’y effectuer.
La disponibilité, la sympathie, et le savoir-faire du personnel qui se mit sans réserve à notre disposition, l’offre suave d’un couchage de bon aloi et une nourriture qui parraissait vouloir lui disputer le prix d’excellence…
Voilà pour la caresse..! Passons à la « cravache »:
Celle-ci se présente, selon les circonstances, sous les « délicieux » sobriquets de: Crampes, Tendinites, Luxations, Courbatures… Et qui, tels, sonnent comme autant de « petits plus », généreusement prodigués par « Un ballon pour l’insertion », célébrissime association… dont je n’avais, jusque là, jamais entendu parlé… Mais, je suis tellement distrait..!, de prime abord de quoi faire fuir toute clientèle soucieuse de son confort.
Il n’en demeure pas moins, qu’outre ces petits avatars, nous passâmes en ce port de la Normandie, une semaine des plus enrichissantes (au point, que durant le voyage de retour, il me vint la crainte irraisonnée de me voir payer l’ISF), qui nous réserva bien des aventures..!
Fi de la chronologie, laissons le « coeur » se souvenir, il sera sans nul doute bien plus chaleureux que la froide mémoire. Entre autres aventures (le mot n’est pas trop fort), nous eûmes droit, à une savoureuse initiation à l’équitation au cours de laquelle nous assistâmes malheureusement, à la chute d’une légende. Quand on a vu, une fois dans sa vie, les exploits d’un « Cow-boy » nommé Justin… on comprend instantanément que « John Wayne », lui-même, ne saurait être qu’un numéro deux.
Justin, digne pourfendeur de l’Ouest…(de l’ouest d’Houlgate), à l’instar de Jean Paul Belmondo, s’en faisant un devoir, mit un point d’honneur à ne pas se faire doubler, quand il décida d’opérer une magnifique cascade digne des plus beaux fleurons cinématographiques, qui firent les beaux soirs d’Hollywood. En clair: « Il tomba de cheval! » Sa malheureuse monture, après s’être débarrassée de son pauvre cavalier, partit au triple galop, la mine déconfite et semblant dire, prenant le ciel à témoin: » C’est pas de ma faute..! Pour spectaculaire que fut cette chute qui, n’en doutons pas, restera dans les annales, nous fûmes immédiatement rassurés sur le sort de celui dont les ébats hyppiques nous ravissaient, en le voyant, sur l’instant, se relever hilare et couvert de sable ocre..! Ce qui lui donnait l’air d’un brave « péone » mexicain, néanmoins content de son sort, et souriant à la vie!
– Fin de la première partie –
Bosco57